Qu’on l’appelle arbre des défauts, des défaillances ou encore des fautes, on fait allusion à la même méthode. Créé en 1962, cet outil basé sur la déduction
permet d’analyser la fiabilité d’un système. Comment ? Tout simplement, en identifiant les combinaisons possibles d’événements menant à une défaillance. Cela peut être fait a posteriori ou a priori, en fonction des besoins de l’entreprise. Zoom sur cet outil incontournable !

Principe de l’arbre des défaillances

L’arbre des défauts est un outil qui permet de remonter des effets aux causes, de façon logique et graphique. C’est une méthode d’analyse qui permet de consigner les faits et d’éviter les opinions et avis qui pourraient biaiser le résultat.
Le principe de cette méthode est de partir de l’événement redouté, la défaillance, qui constitue le sommet de l’arbre, et d’en chercher les diverses causes. Ce processus d’analyse va nous permettre d’identifier s’il y a des facteurs initiaux uniques ou multiples à un événement par exemple.
Cette méthodologie peut être appliquée pour tout type de risque : accident du travail, presqu’accidents, incidents… Cela peut d’ailleurs devenir un véritable outil stratégique pour ces derniers, souvent oubliés dans la prévention des risques.

Mise en place concrète de l’arbre des fautes

L’arbre des fautes va vous permettre d’avoir une vision globale du fonctionnement et donc des dysfonctionnements. Alors comment le mettre en place ?

1. Définition collaborative de l’événement sommet

Tout d’abord, vous allez avoir besoin de réunir les principaux intéressés : la victime de l’accident, les témoins, les collaborateurs qui sont au même poste de travail ou encore leurs managers et définir ensemble l’événement redouté afin qu’il réponde exactement à la situation visée.

Par exemple, une chute ne présentera pas le même arbre des défaillances si elle est liée à un liquide ou à une absence de protection collective. Il est donc important de le définir précisément dès le départ.

2. Élaboration de l’arbre des défaillances

Après avoir défini et décrit l’accident avec précision, il est temps de le décortiquer. Le but ici est bien de chercher des facteurs et non des responsables, c’est important de le garder à l’esprit. Cette étape consiste donc à décrire l’ensemble des événements, par des combinaisons logiques qui peuvent être à l’origine de l’événement sommet.

Il apparaîtra alors différents éléments :

  • Des événements intermédiaires, moins globaux que l’événement redouté,
  • Des connecteurs logiques qui relient les événements à l’événement sommet aussi appelés ‘portes’,
  • Des événements de base qui ne peuvent être redécoupés et qui sont donc les causes fondamentales de l’événement redouté.

Notre conseil : Lors de l’élaboration de cet arbre, il est important d’explorer les différents événements intermédiaires possibles et de ne pas s’arrêter aux événements de base car vous risqueriez de passer à côté d’un événement majeur. Un des moyens pour y arriver est de traiter chaque nouvel événement intermédiaire comme un événement sommet.

Et graphiquement, comment on représente tout cela, vous demandez-vous ? Vous avez raison de vous poser la question, car il y a des règles quand on représente un arbre des défaillances. En effet, chaque type d’événement a son symbole. Voici les principaux symboles utilisés :

Rectangle : Événement intermédiaire, résultant d’autres événements.Cercle : Événement basique, qui ne nécessite pas d’être développé.Porte ‘ou’ : Signifie que l’événement se produira s’il n’existe qu’un seul ou une combinaison des événements d’entrée.Porte ‘et’ : Signifie que l’événement de sortie ne se produira que si tous les événements d’entrée ont lieu simultanément.

Bien d’autres symboles existent évidemment ! Vous pouvez tous les retrouver dans l’outil en ligne Visual Paradigm qui vous permet de créer un arbre des défaillances (rechercher le modèle “Fault tree analysis”) : https://online.visual-paradigm.com/drive/

Avantages de la méthode de l’arbre

1. Une analyse qualitative et quantitative

L’un des avantages de l’arbre des défaillances est qu’il met facilement en exergue ce qu’on appelle “les coupes minimales” soit les chemins les plus courts menant à l’événement redouté, aussi appelés “chemins critiques”.

Un autre avantage de cette méthode est qu’elle nous permet également d’estimer, voire parfois de calculer de façon quantitative la probabilité de l’occurrence de l’événement redouté en fonction du nombre et de la taille des coupes minimales.

2. Des mesures concrètes applicables à un scénario

Une fois ces éléments analysés, notre mission sera donc d’essayer de trouver des nouvelles mesures de sécurité à opposer aux chemins critiques. Il faudra donc, avec votre groupe de réflexion, que vous vous posiez les questions suivantes : qu’est-ce qui pourrait empêcher cet événement de se produire ? Sinon, comment peut-on en réduire les conséquences ?

Vous devriez arriver à plusieurs mesures satisfaisantes. Afin de définir celle que vous choisirez dans votre politique de prévention des risques, pensez à la sélectionner en fonction de son caractère réalisable, de son impact sur le scénario défini dans l’arbre et de son coût.

En conclusion, cette méthode est en parfaite adéquation avec l’analyse d’accidents qui démontre que les accidents majeurs observés résultent le plus souvent de la conjonction de plusieurs évènements qui, seuls, n’auraient pu avoir de telles conséquences. Elle est particulièrement efficace pour dessiner les chemins critiques d’un système afin de les retravailler, facile à mettre en œuvre et elle permet d’imaginer des mesures de prévention efficaces. Vous voulez pousser l’analyse encore plus loin ? Alors c’est quela méthode du nœud papillon est faite pour vous.

FICHE PREVENTION ANALYSE ACCIDENT